Un oreiller sans amour...
…Je fais le ménage
Un manège en cul de sac
J’ouvre le courrier poussiéreux
Détache les lettres anonymes
Et je m’envole dans le temps
En rebroussant les manches de l’éphémère
Je me faufile avec les esprits
Les uns sont omniprésents
D’autres n’ont plus de mémoire
Le je suis encore en vie
L’autre qui souffre derrière les voyages
La voix qui coule dans les veines
Le sang qui fuse le long du corps
L’appel des lèvres vermeilles
Le regard où coule le nectar d’un sourire
Le je t’aime pour la vie
Et pourtant ce ne sont que des mots
Qui dévalent les pentes du passé
Je refais le tri des photos
Les unes défient la moisissure des tiroirs
D’autres ressemblent à des arbres rabougris
Des feuilles mortes attaquées par la rouille
Je tourne le visage des feuillets
Des fleurs aux noms sans échos
Et je m’oublie dans les c! ris de la destinée
Comme est étourdissant ce mot
Je t’aime et t’aimerai toujours
Tu es le tout pour moi
L’arbre qui me donne ses fruits
Le ciel qui m’enveloppe de lumière
La terre qui témoigne de nos passages
Les oiseaux qui chantent notre liaison
L’eau qui nous donne mille sensations
Tu es mon tout, ma raison d’être
Et puis ce n’est qu’une chimère
Les dunes ne font que voyager
Les vagues n’ont pas le même pouvoir
Le ciel peut changer de visage
Et le cœur n’est qu’un fragment de chair
Mes mains sortent de l’ombre d’autres secrets
Des parchemins où l’encre cramoisie
Etouffe les lignes de la lecture
Je cherche dans le tourbillonnement des étoiles
Une toile façonnée par mes nuits d’errance
Mes délires s’entrechoquent à la paroi du silence
Je t’aime n’est pour moi qu’un rappel
Elles étaient nombreuses dans la confusion
Je vois passer le convoi des nuits solitaires
Brisé par! ma quête sans lendemain
Est-ce que j’ai vraiment aimé L’amou r n’est pour moi qu’une page lézardée…
Un poème de Kacem Loubay ~